Du BTS artistique au management des entreprises : Adélie, la créative de l’ESS

Après un BTS en design d’objets et une licence professionnelle en ESS, Adélie est aujourd’hui étudiante à l’Université de Sciences politiques de Grenoble où elle suit un Master spécialisé en ESS.  Elle fait le point sur ses diverses compétences, leur mise en pratique concrète dans son stage en SCOP et ses projets professionnels.

 

Depuis l’âge de 13 ans, Adélie est membre des EEDF, l’association des Eclaireurs et des Eclaireuses de France. Leur devise : solidarité, laïcité, co-éducation, démocratie, éco-citoyenneté. Des valeurs qui prennent sens à mesure qu’Adélie évolue au sein de l’association et qui seront présentes dans l’ensemble de son parcours. Ainsi, à la fin de son baccalauréat en Arts Appliqués, Adélie se lance dans un BTS de design d’objets avec pour projet d’améliorer la société en concevant des produits utiles et à faible impact environnemental.

« Lors d’un stage dans une agence de design spécialisée en éco-conception, j’ai réalisé que le choix de faire un produit éthique relève plus du commanditaire que du designer. » Pour agir au niveau de l’entreprise, Adélie s’oriente alors vers une licence professionnelle de Management des entreprises de l’ESS. L’économie sociale et solidaire s’est imposée comme une évidence : pour elle, c’est un engagement citoyen qui lui permet d’agir pour un changement positif dans la société.

Du management coopératif pour remplacer le patron

 

La licence professionnelle lui a apporté des compétences très concrètes : administration, gestion, droit, management, théorie de l’économie sociale, réseau de l’ESS… Autant d’atouts complémentaires des connaissances plus théoriques enseignées en Sciences politiques qui la préparent aux métiers de cadre, comme directrice d’entreprise ou responsable de projet. Aujourd’hui, Adélie effectue un stage dans une SCOP où elle peut mettre en pratique ses nombreux acquis pour accompagner les salariés dans la redéfinition de leurs objectifs de développement.  Une mission qui revient généralement au patron, seul à décider des stratégies d’entreprise. Mais dans une SCOP, il n’y a pas de patron !

« Ce n’est pas évident de définir le poste que j’occupe parce que ce que je fais n’existe pas vraiment dans des entreprises classiques ; on confie en général ces missions à un consultant externe. » Son rôle consiste concrètement à organiser la réflexion des salariés. Pour cela, il s’agit d’effectuer des recherches en amont, notamment à travers des entretiens avec les salariés, des analyses de la gouvernance de l’entreprise ainsi que des questions financières et juridiques relatives aux ambitions de développement du projet. « Ensuite, j’anime des réunions avec des méthodes d’éducation populaire qui permettent un débat et des prises de décision démocratiques. On pourrait appeler ça de la facilitation, de la recherche-action participative ou encore du management coopératif. »

Créativité et engagement au cœur de son parcours

 

Cette mission demande des connaissances sur le fonctionnement des entreprises, que sa licence lui a apportées, mais aussi des techniques d’animation et de gestion de groupes, qu’elle puise dans son expérience aux EEDF et à travers son BTS. « L’animation de groupes demande de la créativité ! C’est une compétence nécessaire dans les métiers de l’innovation sociale et un facteur à stimuler dans les groupes de travail pour explorer toutes les solutions possibles. »

Si de telles compétences sont transposables en dehors de l’ESS, Adélie est très ferme sur la suite de ses projets professionnels : « Il faut que j’adhère au projet de l’entreprise. Je ne me vois pas avoir une activité qui ne soit pas compatible avec mes valeurs. » Parmi ses envies, le travail d’équipe, les responsabilités et la variété des tâches entre action et réflexion occupent une place importante.

« Dans tous les cas, il faudra que je puisse poursuivre mon engagement. Je veux changer le monde à mon échelle, et l’ESS est le biais idéal pour agir ! »

Tags: , ,

Comments are closed.